La chaîne

Auteur : Eric Gallais                                                              Le 9 Février 2015

La chaîne

 

Pour un 38.5m la longueur réglementaire de chaîne est de 50m minimum (L+10m). Le diamètre du fil constituant les mailles donne, pour une qualité d’acier donnée, une résistance mécanique à la traction qui doit être mise en relation avec la taille du bateau, caractérisée pas sa longueur à la flottaison ou son déplacement.

Terminologie :

  • le fil est la tige ronde à partir de laquelle on fabrique la maille de la chaîne. Le diamètre de fil sert à caractériser la chaîne
  • La maille est donc l’anneau élémentaire dont est faite la chaîne. La maille à étai donne une résistance de chaîne plus importante à diamètre de fil égal et elle est moins susceptible de déformations :

mailleetai

  • Le maillon est un standard de fabrication de chaîne : 30m de longueur. Les maillons sont assemblés entre eux à l’aide de mailles démontables.
  • C’est aussi une unité de longueur de chaîne utilisée pour le mouillage : mouiller 2 maillons signifie mouiller sur 60m de longueur de chaine.
  • Chaîne calibrée : cela correspond à une géométrie précise de maille qui permet d’utiliser la chaîne avec un guindeau ou un treuil.
  • Grade de l’acier : définit la qualité de l’acier dont sont faites les mailles, ce qui a des conséquences sur les charges maxima utiles ou sur les charges à la rupture pour une chaîne de diamètre de fil donné.
  • Galvanisation : on trouve pour une même qualité de chaîne des variantes galvanisées. Voire même en acier inoxydable.

Tableau des résistances :

chainerésistance

Tableau de résistance des chaînes en fonction du diamètre de fil. Origine : Établissements Godet.

Pratique du mouillage :

Pratiquement, pour les bateaux existants sur la rivière aujourd’hui, la plupart ont été construits il y a plusieurs générations, parfois même plus d’un siècle.

Ils sont équipés d’origine, d’un matériel de mouillage adapté à la taille du bateau.

Lors de l’exécution d’une manœuvre de mouillage, il faudra prévoir entre 3 et 5 fois la hauteur d’eau en longueur de chaîne.  Cette longueur est nécessaire pour donner, sur la verge de l’ancre, un angle de tire qui lui permette de pénétrer dans le sol et non de riper à la surface du sol. Dans les mouillages mixtes (chaîne-textile), on laisse toujours une certaine longueur de chaine coté ancre pour plomber la ligne de traction et la ramener près du fond. On prendra soin de calculer la hauteur d’eau en tenant compte de la crue ou (et) des marées le cas échéant.

Pour le Certificat Communautaire :

La question qui se pose, lors de l’examen des apparaux de mouillage en vue de l’obtention de Certificat Communautaire, pour ce qui concerne les chaines, est celle de leur état, principalement au regard de la corrosion.

On peut parfois constater que suite  à un séjour prolongé dans un bac à chaîne insuffisamment asséché, les mailles se soudent entre elles par la formation de rouille.

Une autre possibilité, liée à un séjour prolongé dans l’eau, est la corrosion entre mailles du fait du passage  de courants d’électrolyse. Cette forme de corrosion est plus subtile à détecter. En effet, au premier coup d’œil, la chaîne semble en état. C’est en désolidarisant les mailles les unes des autres que l’on voit apparaître des zones où le diamètre du fil a fortement diminué. Et c’est dans la zone de contact des 2 mailles que ce phénomène est particulièrement sensible.

Lorsque le remplacement de la chaîne s’avère nécessaire, il faudra vérifier très soigneusement que la nouvelle chaîne a les bonnes caractéristiques géométriques du point de vue du barbotin du treuil. Si ce n’était pas le cas on pourrait se retrouver dans l’impossibilité de remonter son mouillage.

Trois petites remarques pour finir :

  • La liaison avec l’ancre doit se faire avec une manille dotée d’un manillon sans tête ou d’une ferrure équivalente pour éviter d’accrocher lors du passage dans l’écubier.
  • Un émerillon est indispensable pour éviter à la chaine de subir des torsions lors des mouillages successifs.

  • Les échantillonnages de ces ferrures doivent conduire à des résistances mécaniques supérieures à celle de la chaîne (20%).

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